Un Entrainement matinal [Pv Adèle Robinson] (Terminé)

Le Soleil rougeâtre s'étirait lentement dans le ciel tandis que Kail consentit enfin à relâcher un peu ses efforts. Il but goulument à sa bouteille d'eau minérale et s’assis à l’ombre d’un muret quelques instants. Plus loin, on pouvait distinguer une bonne centaine de plots surplombés de fleurs (tous positionnés de façon quelque peu étrange…).
Après une courte pause, Kail se redressa et s’avança au milieu de son installation.

- Il repéra un plot en particulier et recula d’une dizaine de pas.
- Usant de sa capacité spéciale, il lança un charme en direction du pot de fleur (posé sur le plot).
- Aussitôt, la plante se désagrégea dans un claquement sec…
- Kail répéta son action en prenant cette fois une distance bien plus importante : Sa magie n’opérait plus.

* Le champ d’action est réduit, mais ce sort est assez puissant pour pulvériser quiconque se le prendrait.
Avec un peu d’entrainement, je pourrai être en mesure de faire mouche du premier coup à bout portant…

L’étudiant réitéra son opération en ajustant quelques nouveautés :

- Il disposa une fleur derrière un muret rocailleux,
- Il marqua à nouveau ses 10m de distance et lança son charme.
- Un nouveau craquement lui indiqua la réussite de son teste.

Autre variante, Kail opta non pas pour un lancé unique, mais pour une frappe en chaine :

- Le garçon dressa une colonne de trois plots et marqua une distances de plusieurs pas.
- Il déclencha à nouveau son pouvoir en se concentrant sur la fleur la plus éloignée de lui.
- Les 3 plantes qu’il avait disposées avaient toutes été endommagées à des degrés divers…

Son pouvoir lui permettait de dérégler le système nerveux biologique d’un corps vivant, pouvant provoquer jusqu’à l’arrêt total de son fonctionnement (la mort).
Ses multiples expériences lui permettaient d’élargir les possibilités qu’offrait son don.

* Il faut impérativement que je trouve le moyen de développer cette Arcane,
de façon à la faire muter et n’en garder que les avantages…

Un frisson lui secoua lentement l’échine. Il avait le pressentiment que quelqu’un l’observait depuis quelques temps, cette impression semblait vouloir se justifier peu à peu. Kail fit volte face et huma l’air, en quête d’un indice.
Un brin de vent lui apporta une odeur sucré de jasmin et de muguet…

* Un parfum féminin !

"- Dis-moi, tu ne pourrais pas faire tes... expériences ailleurs sur le campus? J'essaie d'étudier, mais j'en suis incapable à cause des bruits que tu fais! Ne sais-tu pas qu'il y a une salle d'entraînement juste pour ça?"

Ignorant son interlocutrice, Kail intensifia son pouvoir à son paroxysme et laissa exploser son aura l'espace d'une fraction de seconde. L'ensemble des fleurs disposées tout autour de lui se désintégrèrent, faisant voler en éclat les pots en terre cuite qui les contenaient. Un oiseau passant à proximité fut victime d'un arrêt cardiaque, le garçon s'en saisit à la volé. Voyant l'animal s'animer dans un ultime sursaut, il lui brisa le cou et le jeta dans une corbeille.

* J'en ai marre...

Kail s'avança à la auteur de la jeune fille et lui dit d'une voix calme, dénuée de toute animosité :

- Excusez moi pour le dérangement. Je pensais pouvoir profiter de cet endroit seul, je n'imaginais à aucun moment que d'autres personnes puissent se trouver à proximité...

Le garçon marqua une courte pause et s'alluma une cigarette. Ne laissant rien transfigurer, Kail se concentra afin d'étudier l'aura de son interlocutrice. Il prit une première bouffée et lança:

- Bien, Mademoiselle l'Elémentaliste Aquatique, pourriez vous m'accompagner dans un endroit plus approprié à mes exercices d'échauffement dans ce cas?

Adèle sursauta lorsque plusieurs pots éclatèrent autour d'elle. Ensuite, un oiseau tomba du ciel et Adèle sut très bien que c'était la faute du nouvel élève. Elle recula prestement d'un pas. Ce n'était que lorsqu'il a volontiers briser le coup de l'animal et le jeta dans une corbeille qu'elle retint son souffle. Adèle fit un autre pas vers l'arrière, sa mâchoire fermement serrée. Par contre, le nouveau s'avança vers elle, créant un sentiment de panique dans son esprit.

- Excusez moi pour le dérangement. Je pensais pouvoir profiter de cet endroit seul, je n'imaginais à aucun moment que d'autres personnes puissent se trouver à proximité...

Merde..., pensa rapidement Adèle en regardant autour d'elle. Je n'aurais pas du piquer sa colère! Il ne semble pas du genre à pardonner vite... Peut-être n'est-ce même pas un élève? Peut-être ne s'empêchera-t-il pas de me donner le même sort que ce pauvre oiseau?

Adèle avait perdu toute confiance en elle. Ses mains tremblaient, ce qui n'était pas du tout son genre. Elle prit une grande respiration et décida de ne pas se montrer faible. Peut-être était-ce sa manière de prouver qu'il ne pouvait pas se faire parler sur ce ton. Allait-elle abandonner et demander pardon seulement par peur? Non! Elle n'aurait pas peur! Elle bâtit de nouveau sa confiance en le regardant allumer une cigarette. Évidemment, il devait être rebelle. Normalement, Adèle l'aurait prise entre ses deux doigts et l'aurait transformée en glace, mais cette fois-ci, elle n'osa pas s'aventurer trop loin dans cette direction.

- Bien, Mademoiselle l'Elémentaliste Aquatique, pourriez vous m'accompagner dans un endroit plus approprié à mes exercices d'échauffement dans ce cas?

Comment savait-il que...? Peu importe. Adèle hocha lentement la tête, se retourna avec un air digne forcé et marcha en direction de son sac et, par conséquent, de l'école. Elle prit ses affaires et dit sans se retourner :

- Suis-moi.

Elle le conduit à travers l'école en gardant le plus grand espace possible entre les deux. C'est alors qu'ils aboutirent devant les portes de la salle d'entraînement. Avant de les ouvrir, Adèle se retourna pour la première fois depuis le trajet et le regarda dans les yeux, essayant du mieux qu'elle put de ne pas changer de direction son regard. Elle fit alors un sourire forcé très peu convainquant.

- Je m'appelle Adèle. Je suis désolée que tu aies subi ma colère, ajouta-t-elle en faisant fi de son orgueil, poru une fois. Par contre, ici ce n'est pas comme l'extérieur. Tu es nouveau, n'est-ce pas? Si tu veux survivre, il faut que tu suives les règles. Premièrement, je commencerai par éteindre ta cigarette. Nous rentrons à l'intérieur et nous ne serons pas seuls. Peut-être es-tu plus fort que moi, mais certains ici le sont plus que toi.

Adèle espérait lui faire peur, mais par apparences, elle s'imaginait que le nouveau pensionnaire devait prendre tout ce qu'elle venait dire à la légère. Bon, il fallait dire qu'elle avait amplement exagérée la situation. Avant d'ouvrir les portes, elle voulait qu'il éteigne sa cigarette. Elle se croisa donc les bras et le fixa d'un regard qui exprimait le défi qu'elle lui imposait. C'était bien lui qu'il lui avait demandé de lui montrer cette salle, non? Alors il avait le choix de retourner dans le boisé ou non. Cela dit, il faudrait qu'il retrouve son chemin seul pour cela.

- Je m'appelle Adèle. Je suis désolée que tu aies subi ma colère. Par contre, ici ce n'est pas comme l'extérieur. Tu es nouveau, n'est-ce pas? Si tu veux survivre, il faut que tu suives les règles. Premièrement, je commencerai par éteindre ta cigarette. Nous rentrons à l'intérieur et nous ne serons pas seuls. Peut-être es-tu plus fort que moi, mais certains ici le sont plus que toi.

Kail parut quelque peu intrigué. Il s’excusa poliment et se hâta d’éteindre sa cigarette. Quelque chose dans sa façon de se comporter le laissait perplexe.

* Je peux ressentir sans difficulté la peur et l’aversion qu’elle porte pour moi. Pourtant, elle arrive à se comporter presque normalement et ne cherche pas à me fuir. Elle doit avoir une sacré force de caractère, elle est différente des autres… ça m'irrite.

Le garçon soutint le regard de son interlocutrice et lui dit d’une voix agacée :

- Ecoutez, que ce soit clair entre nous. J’ai mis de longs mois et traversé 5 pays afin d’arriver dans cet établissement. Il m’a fallut apprendre votre langue, vos dialectes et votre façon de vivre en un temps très restreint. Je suis conscient de l’importance des règles de vie communes du campus, je n’aurai jamais enduré tout ce périple pour m’amuser à nuire à autrui. Je…

Kail marqua un temps d’arrêt, il cherchait les mots correctement traduits qu’il devait employer. Il reprit plus calmement :

- Adèle, Je ne comprends pas tellement le motif de votre froideur, mais il semblerait que je ne sois pas le bienvenu ici. Merci de m’avoir indiqué où se situait la salle d’entrainement, je m’en souviendrais. Encore désolé pour le dérangement…

Le jeune homme tourna les talons et s’apprêtait à repartir.

* Bon sang! Si je n’étais pas contraint de jouer le bon élève model pour poursuivre mes filatures, il y a bien longtemps que je l’aurai supprimée. Elle m’exaspère au plus haut point (et son parfum m’obsède). Si elle continue comme ça, je risque bien de la tuer sur un coup de nerf.

Adèle haussa un sourcil en voyant que le nouvel élève éteignait sa cigarette. Il n'était peut-être pas si mauvais, après tout. Elle était tout à fait satisfaite lorsqu'il prit la parole d'un ton agacé.

- Ecoutez, que ce soit clair entre nous. J’ai mis de longs mois et traversé 5 pays afin d’arriver dans cet établissement. Il m’a fallut apprendre votre langue, vos dialectes et votre façon de vivre en un temps très restreint. Je suis conscient de l’importance des règles de vie communes du campus, je n’aurai jamais enduré tout ce périple pour m’amuser à nuire à autrui. Je…

Maintenant qu'il le disait, Adèle remarqua un petit accent dans sa voix. Il cherchait ses mots lorsqu'il reprit :

- Adèle, Je ne comprends pas tellement le motif de votre froideur, mais il semblerait que je ne sois pas le bienvenu ici. Merci de m’avoir indiqué où se situait la salle d’entrainement, je m’en souviendrais. Encore désolé pour le dérangement…

Adèle tressailli sous ces mots. Sans qu'elle puisse répondre, il tourna les talons et commença à partir. Elle le regarda faire, perplexe. Comment pouvait-il partir ainsi? Au fond d'elle-même, un sentiment de culpabilité s'était fait nid. Elle retint donc le bras du nouveau, mais le relâcha immédiatement. Elle dégluti, évita son regard, et lui dit d'une voix calme :

- Tu pourrais au moins venir voir comment c'est à l'intérieur, dit-elle avec un peu de reproche.

Elle détestait les gars! Tout devait toujours être compliqué avec eux! Elle ne les comprenait pas et ils ne faisaient que lui tomber sur les nerfs. Même si elle avait terriblement peur de cet inconnu, elle ne voulait pas le montrer. De plus, elle était consciente du fait qu'elle n'était pas très... sympathique avec eux, mais que pouvait-elle y faire? Elle avait grandi de cette façon et c'était difficile de changer de mentalité du jour au lendemain!

Adèle ouvrit la porte et entra première. La salle d'entraînement était grande et spacieuse. Le plafond et les murs étaient en métal et couvraient ce que pouvait être des armes ou des attaques surprises. La porte donnait sur une petite salle à murs vitrés qui servait de poste de contrôle. Étonnamment, il n'y avait personne.

- Alors... qu'est-ce que t'en dis? demanda Adèle avec hésitation, incertaine que le nouvel élève l'avait suivie.

Surpris, Kail sentis son bras se faire agripper. En un rien de temps, il se retourna à la volée et s’apprêtait à frapper lorsqu’il s’arrêta net.

- Tu pourrais au moins venir voir comment c'est à l'intérieur...

* Ein ? Elle se fiche de moi ? C’est quoi ce soudain changement d’attitude ?

Le garçon restait impassible. La situation l’échappait complètement, il ne savait sur quel pied danser avec Adèle. Pour l’heure, il se contenta de la suivre en silence. Il ne comprenait pas lui-même quel était ce flot de sentiments qu’il ressentait à cet instant précis en présence de cette fille. La seule chose dont il était certain, c’est que ça le rendait fou furieux intérieurement…

- Alors... qu'est-ce que t'en dis?

Kail pénétra à son tour dans la salle qu’indiquait son interlocutrice. Un grand espace édifié à l’aide de ce qui semblait être des métaux lourds et du marbre… Autant dire que ça contrastait largement avec le côté « contemporain » du campus, il n’avait jusqu’alors jamais observé d’endroit aussi étrange.
Au loin, le garçon aperçu des mannequins aux proportions humaines marqués par des cibles. Il se concentra et envoya un violent flot de son pouvoir : il n’y eu aucun résultat. Sa capacité restait inefficace face à des objets dénué de vie, tel que ces pantins inanimés…

- Cet endroit est tout ce que je recherchais, il est parfait…

* Je me sens comme oppressé. Il doit y avoir une sorte de barrière ou un filtre qui diminue la puissance de mon pouvoir. Est-ce valable pour tous les psychiques (*nom donné aux magiciens par le gouvernement)?

Le garçon se saisit d’une arbalète accrochée au mur. Il s’amusa à tirer traits sur traits, criblant un des mannequins de multiples carreaux (une manière à lui de se venger de cette poupée). Il la toucha en pleine tête, dans la gorge, au niveau du cœur et à l’emplacement du foie. Il fut ravi de constater qu’il n’avait pas perdu la main.

- Je m’appelle Kail, je suis originaire d’une contrée où la neige y est éternel, au Nord de la Norvège. Si je suis venu ici, c’est pour apprendre à mieux me maitriser. Lorsque j’aurai trouvé toutes les réponses que je suis venu chercher ici…

Kail figea un nouveau carreau entre les deux yeux de sa cible.

* … Alors je pourrais enfin réclamer vengeance !

- Alors je pourrais… enfin vivre sans crainte des lendemains, acheva le jeune homme d’un ton plus détaché. Dans la mesure du possible, je ferai tout pour m’assumer seul sans importuner personne. On vient à peine de se rencontrer et je représente déjà une perte de temps pour vous, j’en suis sincèrement désolé…

Le nouveau avait finalement décidé de la suivre. De plus, il semblait bien se plaire dans cet endroit. Sans attendre, il commença immédiatement par s'attaquer sur des mannequins humains. Adèle le regarda faire en s'appuyant contre la vitre du poste de contrôle.

- Cet endroit est tout ce que je recherchais, il est parfait…, dit-il.

Étonnamment, Adèle fut secrètement soulagée de voir qu'il s'y plaisait. Elle justifia son sentiment en se disant qu'ainsi, il ne la dérangera plus.

- Je m’appelle Kail, je suis originaire d’une contrée où la neige y est éternel, au Nord de la Norvège. Si je suis venu ici, c’est pour apprendre à mieux me maitriser. Lorsque j’aurai trouvé toutes les réponses que je suis venu chercher ici… Alors je pourrais… enfin vivre sans crainte des lendemains, acheva le jeune homme d’un ton plus détaché. Dans la mesure du possible, je ferai tout pour m’assumer seul sans importuner personne. On vient à peine de se rencontrer et je représente déjà une perte de temps pour vous, j’en suis sincèrement désolé…

C'était la deuxième fois, ou même la troisième, que Kail s'excusait. Adèle n'avait pas l'impression de le saisir. Autant s'excusait-il, autant pensait-elle qu'il voulait lui faire du mal. Par contre, aucun des deux ne lui arrachait un sourire. Adèle regarda le nouveau s'exercer et fut tenter de le rejoindre. Sinon, elle pourrait simplement jouer avec le commandes dans le poste de contrôle... Cette idée lui jouait dans la tête. Elle évita de dire au nouveau qu'il fallait normalement être surveillé par un adulte et entra dans la petite salle non sans lui lancer :

- Je vais être là-dedans. Si jamais il te manque du nouveau, fais-moi signe et je te montrerais ce qu'on peut faire avec les commandes! dit-elle sans le regarder.

Elle déposa son sac et lança un regard vers les pistons de commandes. Non... elle devrait attendre l'approbation de Kail avant. Qui sait? Peut-être n'était-il pas si fort? Peut-être que si elle en mettait trop, il pourrait se faire mal et ce serait de sa faute? Elle secoua la tête pour chasser ces idées. Soudain, Adèle poussa un petit cri.

Adèle! Je n'en reviens pas que tu as perdu ton temps à le guider, lui, lorsque tu pouvais étudier! Tu as pris du retard! Merde...! pensa-t-elle vigoureusement en fouillant dans son sac. Comment a-t-il pu la distraire autant? Comment a-t-il fait pour lui forcer à lui montrer le chemin de la salle d'entraînement? De plus, quel sort lui avait-il lancé pour qu'elle ne veuille plus partir? Le boisé serait pourtant tranquille, mais voilà qu'elle n'y voyait plus aucun intérêt... Adèle se frotta les tempes, sa colère grandissante. Encore à cause de lui, elle ne pouvait plus étudier!

Malgré tout, au lieu de commencer son exercice, elle regarda par la fenêtre le nouveau qui semblait si alaise en mode combat. Sans s'en rendre compte, Adèle ressentait un grain d'admiration par cette force qu'elle voudrait atteindre.

Rassasié de son nouveau jouet, Kail remis son arbalète en place et s’empara de deux révolvers.

- Des Manurhin MR 96, 357 Magnum, calibre 9mm… Eh bien, si je m’attendais à trouver ce genre de bijoux dans une école…

D’abord surpris par sa trouvaille, le jeune garçon s’empressa de désenclencher la chambre de ses armes afin d’y administrer de nouvelles recharges. Il enleva les crans de sécurité et vida son premier chargeur sur des cibles disposés plusieurs dizaines de mètres plus loin.

* C’est comme si ces révolvers faisaient partis intégrante de mon corps, ces armes sont vraiment d’excellente qualité. Qui aurait pu le croire ?...

Alors que le garçon se préparait de nouvelles munitions, Adèle lui souffla :

- Je vais être là-dedans. Si jamais il te manque du nouveau, fais-moi signe et je te montrerai ce qu'on peut faire avec les commandes!

Sur ces mots, la jeune fille pénétra à l’intérieur d’un sas isolé. Kail s’interrogea sur la nature de ses propos. « Je te montrerai ce qu’on peut faire avec les commandes »… Cela devait signifier que cette salle possédait des dispositifs télécommandés ? Non. Il y avait déjà songé et observé en détail les recoins de la pièce, rien ne laissait transparaitre une telle chose.
Sa réflexion fut interrompue par un sifflement lointain. Kail se retourna brusquement et fis feu. Sa balle ricocha sur la pointe d’une flèche avant de se loger dans le mur.

* Une flèche ? C’est moi qu’elle visait? D’où est-ce qu’elle sortait ?

Un second projectile fut aussitôt décoché dans son dos. Sans prendre la peine de se retourner, le garçon tira un nouveau coup de feu par-dessus son épaule. Les flèches se succédèrent une à une, à un rythme qui s’accélérait à chaque coup. Confiant, Kail le neutralisait toutes avec une précision hors paire…

* Je vois… Alors c’est ça que tu voulais Adèle ? Bien ! Je te laisse fixer les règles du jeu…

L’élève mis en joue une ultime flèche et appuya sur la détente sans sourciller.

* Clic

* Shit ! (*Injure Norvégienne) Les chargeurs sont à plat !

Kail se jeta de côté au dernier moment afin d’éviter le trait. Il eut à peine le temps de se relever qu’un grondement sourd se fit entendre. Un mannequin, celui qu’il s’était amusé à cribler de carreaux d’arbalète quelques temps auparavant, se décrocha de son socle et se mis en marche vers lui.

* Ben voyons…

La poupée se débarrassa des projectiles qui la gênaient et s’empara d’un katana. Peu doué dans le maniement des armes à courte distance, Kail opta pour une hallebarde, arme qui lui permettrait de garder ses distances au maximum. La pièce était encore imprégnée du parfum d’Adèle, ce qui eut le don de faire sourire le garçon. Ce dernier se mis en garde et murmura :

- Approche !

Adèle remarqua qu'une flèche s'attaqua à Kail. Drôle... la salle était-elle en mode combat simulé? Normalement, elle devrait être calme sauf si on l'actionnait. Adèle regarda la table de commandes et se rendit compte qu'elle l'avait activée par accident! Elle s'y connaissait peu, mais assez pour faire quelques tours. Voyons voir... Elle lança un regard vers le nouvel élève et se rendit bien vite compte qu'il semblait adorer la situation. Adèle pouvait le comprendre, elle-même adorant les cours de combat.

On aurait dit qu'elle se trouvait dans la cabine d'un avion. Les pistons semblaient sans fin! Adèle en choisit un au hasard. Soudain, une partie du mur s'ouvrit pour laisser place à un énorme tube qui projetait une bourrasque de vent. La pensionnaire vit les cheveux de Kail se dégager de son visage. Adèle rit en essayant un autre bouton. Cette fois-ci, des tuyaux à pinces essayèrent d'agripper le nouveau. D'autres projectiles s'ensuivirent, ajoutant au vacarme.

Des murs improvisés sortirent du sol, de nouveaux mannequins en métal firent leur apparition, une lame tomba du plafond, le température de la pièce avait refroidi... Adèle se plaisantait en actionnant le plus de choses possibles. Tant que Kail ne semblait pas en danger, il ne devrait pas y avoir de problème. Elle avait complètement oublié son étude, une fois encore. Le fait qu'il faisait froid lui donna une idée. Pour ajouter au défi, elle ouvrit la porte de la petite pièce et mit son doigt sur le sol. Une traînée de glace se répandit partout où on pouvait mettre pied. Elle lança ensuite un sourire moqueur à Kail et referma rapidement la porte.

Peut-être avait-elle exagérée? Peut-être pas non plus. Comment le nouveau pouvait-il encore se tenir debout, après tout cela? Et le sourire qu'il avait démontré plus tôt ne pouvait que confirmer le divertissement qu'il avait! Malgré tout, Adèle décida d'arrêter le vent, déjà qu'il avait de la glace, cela devrait suffire. Elle ne se souvenait plus du piston, par contre. Ah oui! Celui-là! Une explosion se fit entendre à l'autre bout de la salle d'entraînement. Non, ce n'était pas le bon. Alors, celui-ci?

Adèle joua avec les commandes, son sourire perdant son ampleur au fur et à mesure. Elle réussissait à arrêter en partie les projectiles et les tubes, mais le vent ne faisait qu'augmenter et une deuxième explosion se fit entendre. Soudain, la boucane semblait s'accumuler à l'extérieure du poste de contrôle et elle vit du feu!

Elle jura sous ses dents et sortit le manuel d'instructions qui se trouvait tout près. Rapidement, elle traça son doigt sur la longue liste de commandes et tomba sur le feu. F-456. D'accord. Elle pesa par contre sur le E-456. L'eau commença à s'accumuler aux pieds de Kail. Adèle jura une deuxième fois. Elle ne voyait presque plus le nouvel élève! N'y avait-il pas une simple commande qui pouvait tout faire stopper? Encore une fois, la pensionnaire chercha dans le livre mais son anxiété l'empêchait de bien lire. Elle envoya le manuel sur le sol avec colère. C'est alors qu'elle vit une énorme bouton rouge... Devrait-elle essayer? Peut-être cela allait simplement empirer les choses? Devrait-elle sortir et aller aider Kail? Elle décida de faire les deux. Elle appuya sur le bouton rouge et se dirigea vers la porte.

Elle l'ouvrit et l'eau entra dans la petite pièce. Elle hurla par dessus le vacarme le nom du nouvel élève. Elle-même ne pouvait entendre sa propre voix. Comment lui, pouvait-il l'entendre? L'air la fit tousser et ses pantalons et souliers étaient mouillés. Adèle ferma la porte pour empêcher l'eau d'entrer. Elle s'aventura avec une vision faible de son chemin. Un mur se dressa devant elle, la faisant crier de surprise. Elle devra faire attention.

- Kail? demanda-t-elle une dernière fois, sachant que le son de sa voix s'était perdu avec le vent.

Les joutes n’en finissaient plus. Les projectiles, de plus en plus nombreux et précis, manquèrent à plusieurs reprises de clouer Kail au mur comme un vulgaire chiffon. Des murs se soulevaient et disparaissaient à un rythme totalement désordonné, de telle sorte que le garçon ne fut plus qu’une proie facile enfermé dans un labyrinthe furieux. Les hordes de guerriers pantins n’avaient de cesse de le pourchasser tandis que d’imposantes lames se décrochaient du plafond pour frôler l’élève et lever d’un cran la difficulté de l’exercice…

Kail s’empara d’une arme sniper et y brancha la visière. Il régla sa lunette sur une vision nocturne infrarouge à longue distance et chargea son arme. C’est alors que la pièce repris sa forme initiale.

* Quoi ? C’est déjà fini ?

Il n’eu pas le temps d’y réfléchir à deux fois que la température ambiante chuta drastiquement. Le sas s’entrouvris et il pu distinguer Adèle, ses deux mains posées au sol, arborant un sourire narquois. Le sol fut peu à peu grignoté par d’imposants cristaux de glace, créant ainsi un refroidissement bien plus important. Kail jeta un œil sur sa montre et y lu -12°C.

* Si tu penses pouvoir m’intimider avec une brise pareille, alors tu me connais bien mal. J’ai toujours vécu dans un environnement où la température ne dépassait jamais les 4°C en pleine saison chaude.

Un courant d’air glacial s’éleva, il se fit de plus en plus fort. Le vent ajouta au froid une touche plus agressive et difficilement supportable. Comme lorsqu’il faisait face aux blizzards Norvégiens, le garçon dressa une sorte de barricade tout autour de lui, à l’aide de gros caissons dissimulés un peu partout dans la pièce. Il s’empara d’une couverture et l’ajusta sur ses épaules, telle une cape. Il se mit en joue et attendit la suite du programme. Un bref cliquetis se fit entendre, signe qu’un nouveau mécanisme venait d’être déclenché. Il ne fallut pas plus d’une fraction de seconde à Kail pour réagir. Il cibla la nature du bruit et fit feu instantanément, provoquant ainsi une vaste explosion. La détonation ayant provoqué un shrapnel de petits morceaux métalliques pointu, le garçon fut blessé à de multiples endroits.

* Tssss…

Un imposant mur se souleva du sol et referma l’étudiant pour de bon. Séparé du sas et de l’entrée principale, il était désormais pris au piège. Il réfléchit.

Spoiler:

Le garçon se servit de sa lunette infrarouge pour parvenir à distinguer l’autre bout de la pièce et il découvrit :

* Le mécanisme producteur de vent, qui donne sur les conduits d’aération !

Kail laissa tomber son arme à feu au profil d’une arme de poing : un gantelet de fer surplombé de piques en plomb. Il s’avança tant bien que mal vers le mur opposé, défiant le vent et la froideur qui lui parurent à chaque pas un peu plus violent. Comme si cela ne suffisait pas, de l’eau se mis à jaillir généreusement de tous les cotés, provoquant l’éclatement de tous les cristaux de glace (ce qui valut à Kail une nouvelles collection d’entailles).
Excedé, le pensionnaire se laissa submerger par son sentiment d’exaspération. Il murmura entre ses dents :

- Ca suffit, cette comédie a assez durée !...

Sur ces mots, il arma son poing hérissé et frappa de toutes ses forces l’intérieur du mécanisme implanté dans le mur. Aussitôt, le vent s’arrêta, laissant à Kail le champ libre pour examiner en détaille les dispositifs mis en place. Il repéra un peu plus haut une grille, il s’empressa de l’arracher et s’engouffra tant bien que mal dans le passage.
A mesure qu’il rampait, le tumulte de la salle d’entrainement s’amenuisait, laissant place à un calme planant. Il avançait, encore et encore, jusqu’à entrapercevoir un nuée de lumière droit devant lui : l’extérieur!
La vision du combattant se brouillait, sa respiration se saccadait… Il trouva néanmoins la force de continuer et déboucha enfin vers le conduit extérieur du bâtiment. Il parvint à éjecter la grille de sécurité d’un coup de pied et se laissa tomber lourdement au sol. Dans un râle de douleur, il se traina vers l’entrée de la salle. Le garçon se servit de la poignée de porte comme soutient afin de se relever, il l’ouvrit et pénétra à nouveau dans l’imposante bâtisse, inondant la pièce d’un halo de lumière aveuglant. A quelques pas de lui, Kail découvrit sa partenaire, appuyée contre le mur du sas.

- Adèle, sortons d’ici !

Il s’avança vers elle en rasant le mur, usant de toute sa volonté afin de stopper les tremblements de ses jambes. Il s’attela à s’extirper un pieux en acier logé dans son épaule, il le jeta au loin. Arrivé à son niveau, il lui tendit sa main valide afin de l’aider à se relever.

Soudain, Kail apparut devant elle, se clouant contre le mur pour l'atteindre. Le vent venait de cesser, ce qui était bon signe. Lorsqu'elle vit Kail, ses sourcils se froncèrent. Il avait des ecchymoses un peu partout, ainsi que des coupures. Ses cheveux étaient en désordre et son expression était durcie par l'effort, mais elle démontrait aussi sa fatigue. De plus, sa respiration se faisait rapidement.

- Adèle, sortons d’ici ! lui dit-il en lui tendant sa main.

Elle l'agrippa de la sienne sans hésiter et se releva. Elle le suivit vers l'extérieur, se laissant guider. Comment avait-il fait pour entrer par la porte principale? Elle regarda les mains du nouveau et se pinça les lèvres. Elles étaient couvertes de sang. Un vague de sentiments sombres s'installèrent chez Adèle. Qu'avait-elle fait?

Finalement, ils arrivèrent à l'extérieur, claquant la porte derrière eux. Adèle laissa sa main glisser hors de celle de Kail et recula d'un pas. Elle tenait son propre bras d'une main, plantant ses ongle dans sa peau. Elle se sentait tellement mal... En regardant Kail, Adèle sentit ses yeux bruler. Le goût de l'enlacer la prit, mais elle se retint. Elle était si soulagée de le voir sain et sauf. Sans s'en rendre compte, elle s'était fait du sang d'encre à l'idée que quelque chose de mal aurait pu se produire. C'était en fixant le sol qu'elle dit d'une voix honteuse :

- Je suis tellement stupide, Kail... Je suis extrêmement désolée... Je n'aurais pas du... J'ai perdu contrôle et... Je voulais t'aider mais je n'ai fait qu'empirer les choses et par la suite et c'est toi qui a du m'aider...

Ce qui venait de se passer se déroula dans sa tête et elle se mordit encore plus la lèvre. Était-elle inintelligente? Pourquoi la machine s'était-elle actionnée sans qu'elle ne s'en aperçoive? Pourquoi avait-elle continué dans la même direction, n'attendant pas un surveillant ou professeur? Voulait-elle au fond voir une expression de peur ou de panique sur le visage de Kail? Était-ce vraiment cela? Elle ne s'en souvenait plus... Mais voilà qu'elle se sentait si coupable et si honteuse qu'elle aurait pu juste... disparaître. Son orgueil ne pouvait se pointer le nez, elle fera tout pour se faire pardonner. À cause d'elle, Kail était blessé! Il aurait pu mourir si il n'était pas aussi bon.

- Mon comportement est inexcusable, reprit-elle d'une voix plus stable. Je vais t'emmener chez l'infirmerie et... et... par la suite, tu décideras du sort que je mérite pour une telle... lenteur d'esprit... Par ma faute... tu aurais pu...

Depuis quand Adèle était-elle incapable de s'excuser, incapable de dire ce qu'elle ressentait? Kail devrait la haïr encore plus. Pour la première fois, elle ne voulait pas se faire détester par lui. Elle souhaitait seulement se faire pardonner, mais elle doutait terriblement que ce serait possible.

Kail s’appuya contre un pan du mur et se laissa lentement glisser au sol. Il laissa au soleil le soin de réchauffer ses membres endoloris et poussa un soupir de suffisance. Fermant les yeux, il se détendit et profita de cet instant au calme pour y trouver un peu de repos.

- Je suis tellement stupide, Kail... Je suis extrêmement désolée... Je n'aurais pas du... J'ai perdu contrôle et... Je voulais t'aider mais je n'ai fait qu'empirer les choses et par la suite et c'est toi qui a du m'aider...

* Bon sang qu’est ce qu’elle me veut celle là ?

Se laissant inonder par la lumière du jour, le garçon ne réagis pas aux répliques de son interlocutrice. Il s’offrit même le luxe de s’allumer une cigarette, se contre-fichant des éventuelles réprobations d’Adèle. Cette dernière continua de plus belle :

- Mon comportement est inexcusable. Je vais t'emmener à l'infirmerie et... et... par la suite, tu décideras du sort que je mérite pour une telle... lenteur d'esprit... Par ma faute... tu aurais pu...

D’hébétude, Kail laissa échapper sa cigarette qui tomba au sol. Il écarquilla les yeux de stupeur et, pour la première fois, la regarda telle qu’elle était. Elle semblait s’inquiéter pour lui, LUI.
Lui qui avait passé la majeur partis de son existence à se battre par pur instinct de survie animal, lui que l’on avait toujours considéré comme une arme, un simple pion, un être nuisible à effacer…
Trouvant en sa colère la force de se relever, Kail s’avança au niveau d’Adèle et l’attrapa violement par le col. Plongeant son regard glacial dans le sien, il lui souffla d’un ton froid :

- Ne me fais pas rire ! Avec une telle attitude, tu ne fais que creuser ta propre tombe. Tu ne sais rien de moi, ni ce que j’ai pu traverser pour en arriver là, alors cesse tes jérémiades. Ton comportement naïf m’insupporte, c’est ce genre de faiblesse qui te conduira à la mort ! Ton cœur est faible…

L’élève s’arrêta net, bouleversé.

* Mais qu’est ce que je raconte ? Et depuis quand je suis aussi familier avec elle ? C’est quoi ce bordel ?...

Il relâcha Adèle et se retourna, le temps de reprendre son calme. Jusqu’à présent Kail n’avait jamais été confronté à ce genre de situation. Les sentiments, la compassion, la pitié, l’hésitation… Tant de faiblesses qu’il s’était efforcé de supprimer à jamais de son être. Toute cette « humanité », il n’en avait que faire, elle ne signifiait rien pour lui, elle n’était que foutaise !… Pourtant, quelque chose en lui le poussait à croire qu’il avait peut être tord !?

- Tout à l’heure tu as dit… Tu as dit que je devrais décider du sort que tu méritais…

Kail inspira et fit taire son esprit. Profitant simplement de l’instant présent, il refit face à sa camarade et plongea à nouveau son regard dans le sien. Cette fois, ses yeux brûlaient d’un sentiment sans commune mesure avec tout ce qu’il avait pu ressentir jusqu’à présent. Il apposa sa main sur sa joue et l’embrassa.

Kail fut rejeté violement en arrière. Il tituba et rétablit son équilibre. Il toussa et recracha un caillaux de sang qui obstruait sa gorge. Ayant repris ses esprits, le garçon releva la tête et regarda sa camarade. L’expression du visage de celle-ci le cloua sur place, il y lu un mélange de haine et de panique à son égard. Avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Adèle le stoppa net dans son élan et lui souffla d’une voix froide et détachée.

- Voilà. Tu as réussi à bien me punir et te venger. Maintenant, nous sommes quittes. Je n'ai plus rien à faire ici.

Sur ces mots, elle tourna les talons et s’éloigna. A mesure que sa silhouette s’amoindrissait, le cœur de Kail se déchirait. Son monde s’écroulait tandis qu’il se noyait dans un flot d’émotions qu’il n’avait jamais ressentit auparavant. Il ne su pas pourquoi mais il avait le sentiment que s’il la laissait partir ainsi, il y perdrait une partie de sa raison.
Rassemblant toute l’énergie de sa volonté, l’étudiant accourut sur ses traces jusqu’à arriver à son niveau. Tout essoufflé, il apposa ses deux mains tremblantes sur ses épaules et riva ses yeux sur le sol, désemparé et incapable de soutenir son regard. Hésitant, il s’efforça de prendre la parole.

- Je suis profondément désolé. Je te demande pardon… Je regrette de t’avoir blessée, ce n’était pas du tout mon intention. J’ai osé porter un jugement sur toi mais… c’est bien toi la plus forte de nous deux !

Pour la première fois de toute son existence, il avait osé parler de ses sentiments avec sincérité. Son masque venait de se briser, laissant apparaitre au grand jour une personne vulnérable et fragile au milieu d’un monde qu’il ne comprenais pas. Le garçon relâcha son emprise sur la pensionnaire et, le cœur lourd, s’écarta de son chemin afin de la laisser partir.

Soudain, son cellulaire se mis à sonner bruyamment. Il le sortit de la poche intérieur de sa veste et scruta son écran, s’afférant à identifier l’auteur de cet appel. Ce dernier indiquait un numéro Russe inconnu du garçon. Kail décrocha et resta silencieux. Du combiné, une voix masculine s’éleva, emprunte de sarcasme :

Привет n°6, было платить! это старый, который дал мне вашу контактную а удивительный вы не думаете?
Salut numéro 6, ça faisait une paye ! C'est le vieux qui m'a filé ton contact, plutôt génial tu ne trouves pas?

Les yeux du garçon s’écarquillèrent de surprise. Cette voix lui était plus que familière, il en eut la chaire de poule…

Киро? ... Что вы хотите?
Kiro ?... Qu’est ce que tu veux ?

Вы даже помните мое имя? Это очень лестно ... Даже слабые, как у вас есть некоторый интеллекта, что я вижу.
Tu te souviens même de mon nom ? C’est très flatteur… Même les faibles dans ton genre disposent de certaines facultés cérébrales à ce que je constate.

Le souffle coupé, l’étudiant fut incapable de répliquer. Il était victime de sueurs froides et de palpitations. Son interlocuteur continua :

Скажите, вы, кажется, удалось проникнуть Edaem, совсем неплохо! Да, мы, знает об этой цифры вы! И вы не знаете, лучше? Это мне, что они выбрали для отправки удалить.
Dis moi, il parait que tu as réussit à infiltrer Edaem, pas mal du tout ! Eh oui, on est même au courant de ça figure toi ! Et tu ne sais pas la meilleure ? C’est moi qu’ "Ils" ont choisis d’envoyer afin de te supprimer.

* Quoi ? Comment est-ce que… ? C’est du délire !

Вы хотите мне сказать вам кое-что? Считайте себя повезло, что у № 3 центра, как палач. Если у вас прошу меня на колени, я согласился бы даже сократить вашу жизнь без особых заставить вас страдать. Я слишком хорошо ...
Tu veux que je te dise une chose ? Estime-toi chanceux d’avoir le n°3 du centre comme bourreau. Si tu me supplies à genoux le moment venu, je consentirais même à écourter ta misérable existence sans trop te faire souffrir. Je suis trop gentil…

Serrant fermement son poing libre, Kail vociféra avec colère à l’adresse de son contact :

Не шутите! Я не боюсь тебя, я отлично можно весело провести время, приходите ! когда захотите!
Te fous pas de moi ! Je n’ai pas peur de toi, je suis parfaitement capable de t’éclater ! Viens quand tu veux !

Un rire malsain s’éleva du combiné du téléphone tandis que l’étudiant tremblait de tout son corps.

Да? Джентльмен скромно ... Не будете ли вы так не терпится умереть так ли? Не волнуйтесь, вам не придется ждать слишком долго. № 6 в ближайшее время, получать удовольствие от времени у вас осталось жить.
Oh ? Monsieur est modeste… Serais-tu tant pressé que cela de mourir ? Ne t’en fait pas, tu n’aura pas à attendre trop longtemps. A bientôt n°6, profite bien du temps qu’il te reste à vivre…

Ce dernier raccrocha, laissant Kail figé envahis par la terreur. Le garçon éteignit son téléphone et l’abaissa lentement. Ses lèvres bougeaient toutes seules tandis qu’aucun son ne parvint à sortir de sa bouche. Il se laissa tomber à genou, complètement vidé.

* Si je meurs maintenant, tout ce que j’aurai entrepris jusqu’à maintenant n’aura servis à rien. Je n’ai pas le droit de perdre, je ne veux pas mourir !

Après un instant d’inactivité, Kail souffla en direction de sa camarade encore présente sur les lieux :

- Adèle, aide-moi ! Je t’en supplie. Aide moi à devenir plus fort !